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Circoncision
La circoncision (opération qui consiste à couper circulairement la peau qui entoure le gland du pénis) peut n’avoir qu’une signification hygiénique. Elle évite l’accumulation de la substance secrétée par les glandes sébacées du prépuce autour du gland, accumulation qui peut générer de l’infection (et aujourd’hui le « sida »). C’est une des raisons de cette pratique ancestrale dans les pays chauds.
Elle s’est généralisée dans le Judaïsme, l’Islam et souvent l’animisme, où elle est pratiquée pour des raisons religieuses. La circoncision devient alors est un rite d'appartenance à la foi exprimée dans le mythe qui allie, conception du monde et histoire des ancêtres dans un récit rituel qui donne sens à la vie.
La circoncision est généralement pratiquée juste avant l’âge pubère, c’est-à-dire à l’âge où l’on devient pleinement adulte dans son adhésion au mythe et responsable de sa mise en pratique. C’est aussi l’âge où le jeune homme va pouvoir transmettre la vie à d’autres membres et leur transmettre ce qui le fait vivre.
Dans l’Islam et le Judaïsme, la circoncision se recommande de la Bible et tout particulièrement d’Abraham, de Moïse et même de Jésus qui était circoncis. Pourtant la circoncision dans la Bible a une longue histoire.
Elle s’est généralisée dans le Judaïsme, l’Islam et souvent l’animisme, où elle est pratiquée pour des raisons religieuses. La circoncision devient alors est un rite d'appartenance à la foi exprimée dans le mythe qui allie, conception du monde et histoire des ancêtres dans un récit rituel qui donne sens à la vie.
La circoncision est généralement pratiquée juste avant l’âge pubère, c’est-à-dire à l’âge où l’on devient pleinement adulte dans son adhésion au mythe et responsable de sa mise en pratique. C’est aussi l’âge où le jeune homme va pouvoir transmettre la vie à d’autres membres et leur transmettre ce qui le fait vivre.
Dans l’Islam et le Judaïsme, la circoncision se recommande de la Bible et tout particulièrement d’Abraham, de Moïse et même de Jésus qui était circoncis. Pourtant la circoncision dans la Bible a une longue histoire.
La circoncision au temps du regroupement des tribus
Les tribus qui cherchent leur unité dans le Nord rencontrent au temps d’Achab (IX° s.) les dieux de l’allié phénicien liés au culte de Baal. Les tribus ont eu du mal à différencier la religion du Baal de celle de YHWH.
Le Sud moins riche en terres cultivables dépendant plus de la vigne et de l’olivier. Il s’est beaucoup moins compromis dans ces cultes au Baal. Toutefois, dans le Nord comme dans le Sud, les tribus ont pris leur distance par rapport aux rites de fécondité cananéens et aux sacrifices de nouveau-nés pour faire venir la pluie (en Gn 22 le sacrifice d’enfant est remplacé par celui d’un animal).
Les tribus héritières du semi-nomadisme, ont voulu prolonger en Canaan les rites de transhumance par lesquels, au printemps, on rendait grâce à Dieu pour les agneaux de Pâques comme pour la végétation nouvelle qui s’enfonçait dans le désert. On offrait alors les prémices de tout ce que l’on voyait éclore à la vie (Ex 23,19). Cela venait de YHWH qui, dans le désert, pourvoyait à tout, que ce soit la manne, les cailles ou l’eau (Ex 16).
À l’époque où, avec la découverte de l’alphabet, on a commencé d’écrire la Bible (au temps d’Ezéchias et de Josias, 7° s.), la circoncision pouvait déjà s’inspirer des rites d’offrande de prémices et, pour cela, se faire très vite après la naissance et en tout cas bien avant l’âge pubère. Elle permettait alors aux parents et peut-être déjà à l’enfant de s’approprier l’Alliance que Josias (en -640) mettait en valeur comme ferment d’unité des tribus autour du Temple de Jérusalem. C’est à cette époque que Jérémie, contemporain de la réforme de Josias, mettait le primat sur l’Alliance et non sur la circoncision (Jr 4,4). On voit par là que le rite de la circoncision était passé au second plan par rapport à l’engagement dans l’Alliance avec Dieu.
Le Sud moins riche en terres cultivables dépendant plus de la vigne et de l’olivier. Il s’est beaucoup moins compromis dans ces cultes au Baal. Toutefois, dans le Nord comme dans le Sud, les tribus ont pris leur distance par rapport aux rites de fécondité cananéens et aux sacrifices de nouveau-nés pour faire venir la pluie (en Gn 22 le sacrifice d’enfant est remplacé par celui d’un animal).
Les tribus héritières du semi-nomadisme, ont voulu prolonger en Canaan les rites de transhumance par lesquels, au printemps, on rendait grâce à Dieu pour les agneaux de Pâques comme pour la végétation nouvelle qui s’enfonçait dans le désert. On offrait alors les prémices de tout ce que l’on voyait éclore à la vie (Ex 23,19). Cela venait de YHWH qui, dans le désert, pourvoyait à tout, que ce soit la manne, les cailles ou l’eau (Ex 16).
À l’époque où, avec la découverte de l’alphabet, on a commencé d’écrire la Bible (au temps d’Ezéchias et de Josias, 7° s.), la circoncision pouvait déjà s’inspirer des rites d’offrande de prémices et, pour cela, se faire très vite après la naissance et en tout cas bien avant l’âge pubère. Elle permettait alors aux parents et peut-être déjà à l’enfant de s’approprier l’Alliance que Josias (en -640) mettait en valeur comme ferment d’unité des tribus autour du Temple de Jérusalem. C’est à cette époque que Jérémie, contemporain de la réforme de Josias, mettait le primat sur l’Alliance et non sur la circoncision (Jr 4,4). On voit par là que le rite de la circoncision était passé au second plan par rapport à l’engagement dans l’Alliance avec Dieu.
La circoncision au temps du monothéisme
Peu de temps après Josias, Israël connaît l’Exil à Babylone. Babylone, comme tous les peuples du Moyen Orient, pratique la circoncision à l’âge pubère. La circoncision des exilés, anticipée au 8° jour, était de ce fait originale. À défaut de temple, de rois et d’institutions, les exilés ont fait de cette originalité un marqueur d’identité. Rentrés au pays, après la découverte du monothéisme qui faisait de YHWH le seul Dieu, créateur du ciel et de la terre, Les prêtres imposèrent ce marqueur de l’identité ancestrale à toutes les populations descendantes d’Abraham.
Ils procèderont ainsi dans le livre de la Genèse.
Dans cette lecture, les descendants d’Ismaël se rattachent à l’ancienne pratique des tribus, alors que les fils d’Isaac, que ce soit Esaü ou Jacob, font partie de la nouvelle dimension que prend cette Alliance donnée à Abraham, à la lumière du monothéisme. Les sacerdotaux n’ont relu à la lumière de l’Exil que la lignée d’Isaac.
Ils procèderont ainsi dans le livre de la Genèse.
- Abraham a 86 ans quand Hagar lui donne Ismaël (Gn 16,16).
- Abraham est circoncis à 99 ans (Gn 17,1.24), avec Ismaël qui en a 13.
- Il a 100 ans et Sara 91 (Gn 17,17) quand lui naquit son fils Isaac (Gn 21,5).
- Isaac est circoncis le 8° jour (Gn 21,4).
Dans cette lecture, les descendants d’Ismaël se rattachent à l’ancienne pratique des tribus, alors que les fils d’Isaac, que ce soit Esaü ou Jacob, font partie de la nouvelle dimension que prend cette Alliance donnée à Abraham, à la lumière du monothéisme. Les sacerdotaux n’ont relu à la lumière de l’Exil que la lignée d’Isaac.
Les "Seuils" de la foi et la circoncision
Les « Seuils de la foi » permettent de comprendre, au temps de la réforme de Josias, le rejet par Jérémie de la circoncision dans la chair au profit de l’Alliance dans le cœur (Jr 4,4). La circoncision n’est pas encore le marqueur de l’identité juive comme il l’est devenu dans l’écrit sacerdotal monothéiste. Ce rejet de Jérémie ne pourrait plus se comprendre après que l’Ecrit sacerdotal en ait fait le marqueur essentiel du Judaïsme, et cela depuis Abraham.
Jérémie, au premier « Seuil » parlait dans le cadre de la réforme de Josias qui relativisait le rite de circoncision par rapport à la ferveur à donner à l’Alliance nouvellement promue.
Au second « Seuil », après l’Exil et la découverte du monothéisme, c’est toutes les tribus qui doivent pratiquer le marqueur d’identité d’une religion qui a survécu à l’Exil, et découvert le monothéisme. YHWH étant devenu le seul Dieu créateur du ciel et de la terre, il impose le nouveau marqueur à tous les peuples descendant d’Abraham que ce soit par Ismaël ou par Isaac[1].
Jérémie, au premier « Seuil » parlait dans le cadre de la réforme de Josias qui relativisait le rite de circoncision par rapport à la ferveur à donner à l’Alliance nouvellement promue.
Au second « Seuil », après l’Exil et la découverte du monothéisme, c’est toutes les tribus qui doivent pratiquer le marqueur d’identité d’une religion qui a survécu à l’Exil, et découvert le monothéisme. YHWH étant devenu le seul Dieu créateur du ciel et de la terre, il impose le nouveau marqueur à tous les peuples descendant d’Abraham que ce soit par Ismaël ou par Isaac[1].
Jésus est circoncis
On est cette fois dans le troisième « Seuil ». En s’incarnant dans le cosmos auquel sa présence donne un sens nouveau, il n’en accueille pour autant pas moins la culture. Il fait partie du peuple juif et ses parents en adoptent les rites, les codes et institutions, même si sa présence les transfigure (Mt 5-7) et leur donne la portée d’un monde recréé. Sa vision du caractère universel de sa mission, adopte celle des prophètes pour qui le salut doit d’abord être proposé à Israël (Jn 4,22) avant que toutes les nations viennent vivre ce salut en rejoignant la colline de Sion (Is 56,6s ; 66,23). C’est en Israël que Jésus vient accorder le pardon à l’humanité, pour que toute l’humanité s’y rassemble en Lui. Ses parents accepteront qu’il soit circoncis à 8 jours. Et arrivé à l’âge adulte il acceptera d’être baptisé par Jean Baptiste d’un baptême de conversion adressé à tous, mais qui se situe pourtant au Jourdain. Jésus y inaugure l’entrée dans la terre nouvelle du Royaume qu’il vient instituer comme « Fils de Dieu/Messie davidique » (Lc 3,22 ; Mt 3,17).
Paul et la circoncision
La mort de Jésus condamné par les prêtres ne vient pas annuler la transfiguration inaugurée par l’Incarnation dans ses miracles, ni le pardon accordé de son vivant aux pécheurs qui avaient foi en lui. Le refus opposé par les prêtres à sa venue ne remet pas le monde dans la situation où il était avant ces guérisons et ces pardons opérés en lui par le Père. Car dans la mort même, Jésus implore le pardon de son Père pour ceux qui le tuent, qu’ils soient juifs ou païens. La transfiguration y sera proposée du ciel que Jésus a rejoint, en direction de tous les hommes à commencer par ceux qui l’ont accueilli dans sa venue qu’ils soient juifs ou païens. C’est une autre vision de sa Présence puisqu’il est à la fois dans le ciel et sur la terre par la communion qu’il maintient avec les croyants. Et en même temps, sans renier la priorité qu’il a donnée de fait à Israël, il propose directement au monde entier, juif et païen, ce pardon et cette création nouvelle qu’il continue à donner sur la terre comme au ciel. Il a révélé à Paul sur le chemin de Damas, sa nouvelle présence dans l’Esprit (Ac 9,1-19 ; 22,5-16 ; 26,6-18).
Ce salut proposé à tous par la nouvelle communion dans l’Esprit rejoint à la fois les juifs qui ont cru à Jésus, mais aussi les païens que la foi ouvre à la nouvelle manifestation de Dieu en son Fils. Ce dernier est tout à la fois remonté siéger près du Père dans le ciel et reste présent auprès des fidèles de son peuple jusqu’à la fin du monde (Mt 28,20). La circoncision comme rite engageant à vivre l’Alliance est maintenant ouverte à une autre circoncision qui consiste en l’ouverture à l’Esprit de Jésus communiqué à tous les hommes dans son Eglise.
La circoncision du cœur prêchée par Jérémie (Jr 4,4) prend ici un nouveau sens. Ce n’est plus seulement le rejet de la religion du Baal pour pourvoir entrer dans l’Alliance d’Israël avec son Dieu, bien que ce sens se maintienne pour les juifs et puisse avoir une utilité pour les païens qui souhaitent garder la Torah comme pédagogue (Ga 3,24s) dans la lutte contre le paganisme (1 Co 7,17-20). La circoncision du cœur devient l’ouverture à la nouvelle Alliance en Jésus et à sa royauté universelle dans l’Esprit, sans qu’il soit encore nécessaire d’entrer dans le rite identitaire d’adhésion au peuple d’Israël. Ce rite d’adhésion au peuple d’Israël a en effet montré sa limite par le refus des prêtres de reconnaître Jésus. L’ouverture à l’Esprit Saint de Jésus, comme à son pardon offert sur la croix, suffira au païen sans qu’il ne soit plus indispensable d’entrer dans les rites de la Torah comme pédagogue ou comme marqueur identitaire.
Ce salut proposé à tous par la nouvelle communion dans l’Esprit rejoint à la fois les juifs qui ont cru à Jésus, mais aussi les païens que la foi ouvre à la nouvelle manifestation de Dieu en son Fils. Ce dernier est tout à la fois remonté siéger près du Père dans le ciel et reste présent auprès des fidèles de son peuple jusqu’à la fin du monde (Mt 28,20). La circoncision comme rite engageant à vivre l’Alliance est maintenant ouverte à une autre circoncision qui consiste en l’ouverture à l’Esprit de Jésus communiqué à tous les hommes dans son Eglise.
La circoncision du cœur prêchée par Jérémie (Jr 4,4) prend ici un nouveau sens. Ce n’est plus seulement le rejet de la religion du Baal pour pourvoir entrer dans l’Alliance d’Israël avec son Dieu, bien que ce sens se maintienne pour les juifs et puisse avoir une utilité pour les païens qui souhaitent garder la Torah comme pédagogue (Ga 3,24s) dans la lutte contre le paganisme (1 Co 7,17-20). La circoncision du cœur devient l’ouverture à la nouvelle Alliance en Jésus et à sa royauté universelle dans l’Esprit, sans qu’il soit encore nécessaire d’entrer dans le rite identitaire d’adhésion au peuple d’Israël. Ce rite d’adhésion au peuple d’Israël a en effet montré sa limite par le refus des prêtres de reconnaître Jésus. L’ouverture à l’Esprit Saint de Jésus, comme à son pardon offert sur la croix, suffira au païen sans qu’il ne soit plus indispensable d’entrer dans les rites de la Torah comme pédagogue ou comme marqueur identitaire.
[1] Elle est, pour cette raison pratiquée dans l’Islam avant l’âge pubère (encore aujourd’hui), bien que, pour se différencier de la religion juive qui la pratique le 8° jour, la règle (sunna) recommande de la pratiquer entre 1 et 5 ans, et en tout cas avant l’âge pubère.
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