Référen-ciel, références bibliques dans leurs configurations historiques
Site de références dans la Bible, son histoire, sa tradition.
Lire la Bible en Seuils de Foi, une méthode particulière.
La méthode que nous inaugurons pour lire la Bible est appelée méthode des « seuils de la foi ». Toute écriture étant portée par une certaine conception du sens de la vie ou encore d’une foi, l’étude scientifique de la Bible qui détecte progressivement le contenu de cette foi permet en retour de juger des textes d’après le contenu de foi dont ils témoignent. La science découvre dans la bible des « seuils de foi ». A leur tour, ces « seuils de foi » permettent de suivre à leur manière l’histoire des textes. De plus il s’avère que l’évolution de la foi, comme celle de l’homme ne se fait pas de manière linéaire et constante mais connaît des ruptures de paradigme. Par exemple entre une foi polythéiste et une foi monothéiste. Ou encore entre une foi dans le livre (Islam et judaïsme) et la foi en une personne (Christianisme). Si l’on peut progresser spirituellement à l’intérieur de chaque « seuil », on ne peut confondre totalement cette progression dans la grâce avec la conversion qui fait changer de paradigme. Pour donner une image : On sait que « les voyages forment la jeunesse », mais on ne voyage pas de la même manière à pied, en train, en bateau ou en avion. Il y a, entre chacun de ces modes de voyage, rupture de paradigme.
"La comparaison synchronique entre les traditions juives et chrétiennes, prises chacune dans leur spécificité et leur cohérence, portant sur les énoncés exprimant dans l'une et l'autre une distance maximale, et opérée avec le souci diachronique d'enraciner cette comparaison en amont de la chute du Temple, devrait être plus indicative du lieu de la rupture amorcée par Jésus que les tentatives pour remonter à la source, faites de manière interne et isolée dans chacun de ces traditions, juive ou chrétienne."
(BERNARD Jacques, "Le blasphème de Jésus", page 21
Le premier « Seuil »
Le I° « seuil » vit la sauvegarde de l’originalité du mythe fondateur semi-nomade dans la rencontre avec les mythes des autres religions rencontrées. Cette originalité qui se maintiendra à tous les niveaux de la Bible consiste en l’accent mis sur la relation d’amour entre le Dieu du Père qui comme l’armée du ciel accompagne la marche dans le désert et la tribu qui chaque jour et à chaque nouvelle génération constate que le Dieu du Père la maintient en vie. Le rapport de l’histoire et du monde à Dieu se fait sur le monde de l’évocation et non de la convocation. Cette originalité est sauvegardée, victorieuse, dans l’assimilation/rejet et aboutit à un credo partagé et à son code de devoirs et de péché. Elle a sa cohérence au temps de Josias : un peuple unique (Nord Sud réunis), avec son roi unique (Ezéchias/David), son temple unique (Josias/Salomon), son prophète unique (Prophètes/Moïse), son dieu unique (monolâtrie). Elle a sa protologie (en Gn 2.3) et son eschatologie (le Schéol et le tombeau des Pères). Si ce « seuil » est un paradigme autonome et complet, on ne passe pas à une autre « seuil » sans une grâce ou une conversion vécue comme œuvre de la grâce.
Le deuxième « Seuil »
Le II° « seuil » vit l’éclatement du mythe fondateur, au gré des revers de l’histoire, dans l’univers des mythes assyriens, babyloniens, Perse et grecs (Exil), jusqu’à la sublimation monothéiste de son originalité (monothéisme d’Alliance à plusieurs facettes). Cet enrichissement relit sa protologie. Le Dieu d’Alliance seul créateur révise (Gn 2-3) en (Gn 1). Sa Parole est préexistante au monde (Si 24,23). Elle relit son eschatologie en Shéol (Job), Résurrection (2 M 7) et (Dn 12) avec les 21 types de résurrection et parfois son millénarisme à Qumran. La victoire de l’Amour créateur est assurée à la fin au temps du Messie. Si ce « seuil » est un paradigme autonome et complet, on ne passe pas à une autre « seuil » sans une grâce ou une conversion vécue comme œuvre de la grâce.
Le troisième « Seuil »
Le III° « seuil » incarne cette sublimation monothéiste multiforme dans le dévoilement unique d’une personne (Jésus) prophétique et préexistante, don et pardon du Père, restaurant sa création et inaugurant en sa personne un Royaume universel auquel il invite en priorité son peuple. Son eschatologie est centripète : Tous les peuples viendront en Sion. Il a sa protologie : le Verbe. Son mode de vie : invitation à vivre avec Dieu en Jésus l’immortalité retrouvée jusqu’à la transfiguration vécue selon le sermon sur la montagne. Si ce « seuil » est un paradigme autonome et complet, on ne passe pas à une autre « seuil » sans une grâce ou une conversion vécue comme œuvre de la grâce.
Le quatrième « Seuil »
Le IV° « seuil » vit le pardon que Jésus donne personnellement du refus que les chefs opposent à son Royaume. Ce pardon est invoqué sur la croix. Il opère une vie nouvelle à la fois comme élévation, intronisation du Verbe (Agneau) alpha et oméga à la droite de Dieu et comme permanence sacramentelle du Verbe auprès des siens jusqu’à son retour (L’Eglise reliant les deux). Il a sa protologie (la croix résurrection) son présent (élevé au ciel/réveillé avec vous jusqu’à la fin des temps et la vision béatifique) et son code : le commandement nouveau dans l’Eglise. Son eschatologie : le retour du Christ. Le pardon et la résurrection opérée par le Père dans le Royaume joint au pardon opéré par le Fils sur la croix font de ce nouveau « seuil » un paradigme autonome et complet, dans lequel on n’accède pas sans une grâce vécue au baptême qui donne l’union au Christ dans l’Esprit Saint à partir de la connaissance de Jésus (les Evangélistes) ou directement à partir du paganisme ou du Judaïsme (Paul).
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