Verset(s) de la Bible 1 Co 15,42-49

Ce texte de Paul est extrait d'une de ses lettres aux chrétiens de Corinthe. Il y est question de la résurrection des morts. A première vue, il semble qu'il soit tout emprunt d'une la vision grecque de la mort et de la vie.
Mais qu'en est-il exactement ?
De quelle résurrection Paul parle-t-il ?
Et à quoi se réfère-t-il pour en parler ?
De fait, hier comme aujourd'hui, il y a tant de manières d'envisager l'après mort, ou la vie après la vie qu'il est important de regarder ce qu'il y a derrière le texte de Paul.
Dans ce sens, il sera important de lire l'ensemble de (1 Co 15), qui d'ailleurs s'éclaire également par l'ensemble des écrits de Paul.

Après le tableau ci-dessous, voir les commentaires.

Semés corruptibles, ressuscités incorrptibles

(15,42) Ainsi en va-t-il de la résurrection des morts: on est semé dans la corruption, on ressuscite dans l'incorruptibilité; 
(15,43)  on est semé dans l'ignominie, on ressuscite dans la gloire; on est semé dans la faiblesse, on ressuscite dans la force; 
(15,44) on est semé corps psychique (et non pas physique comme dans la nouvelle traduction liturgique), on ressuscite corps spirituel. S'il y a un corps psychique, il y a aussi un corps spirituel.
(15,45)  C'est ainsi qu'il est écrit: Le premier homme, Adam, a été fait âme vivante; le dernier Adam, esprit vivifiant. 
(15,46)  Mais ce n'est pas le spirituel qui paraît d'abord; c'est le psychique, puis le spirituel. 
(15,47)  Le premier homme, issu du sol, est terrestre, le second, lui, vient du ciel. 
(15,48)  Tel a été le terrestre, tels seront aussi les terrestres; tel le céleste, tels seront aussi les célestes. 
(15,49)  Et de même que nous avons porté l'image du terrestre, nous porterons aussi l'image du céleste. 
Bible de Jérusalem (ed.1975) 

Voir aussi (Les fondements Bibliques, pages  348, 417 et 418)
Ce tableau permet de situer la genèse d'un texte biblique (Mémoire, Écriture, Relecture) dans un contexte
de religions environnantes, seuil par seuil, dans des expressions de foi situées.
Religions environnantesSeuilExpressions de la FoiGenèse du texte
 
  La religion mésopotamienne 1 Les dieux du ciel - Aux origines    
  La religion égyptienne Patriarches - Le semi-nomadisme MEMOIRE 1  
  La religion d'Ugarit Assimilation/rejet - Immigration    
 Début de l'écriture biblique
    - VIIIe siècle Le Baal syro-phénicien 2 Luttes contre Baal - Royaumes unifiés    
    - VIIe siècle Le Marduk assyrien Trahison du frère - Chute de Samarie    
L'Alliance - Le Temple de Josias    
    - VIe siècle Le Marduk babylonien Hénothéisme - L'Exil    
    - Ve siècle
- IVe siècle
Mazdéïsme perse Monothéismes d'Alliance    
Prêtres et Légistes - Second Temple MEMOIRE 2  
Courant apocalyptique    
    - IIIe siècle L'Hellénisme égyptien Hellénisation - Alexandre    
    - IIe siècle L'Hellénisme syrien Persécutions - Antiochus IV    
    L'Hellénisme syrien Séparation des Asmonéens - Esséniens    
    - Ier siècle Rome La foi dans un Judaïsme éclaté    
 
    de 0 à 33 Judaïsme officiel et apocalyptique sous domination romaine 3 Jésus, irruption d'un nouveau monde MEMOIRE 3  
Jésus et le Temple    
Jésus et la Torah    
Jésus et la Pâque    
 Premiers écrits du Nouveau Testament
    de 33 à 70 Judaïsme officiel 4 A Jérusalem    
Missions Judéo-chrétiennes    
En Samarie    
En Syrie    
A Rome    
A Ephèse ECRITURE 1  
 La tradition patristique
    + 135 Judéo-christianisme   Les Pères apostoliques    
Les Pères d'Orient RELECTURE 1  
Les Pères d'Occident    
Les Pères du désert    
Des Victorins aux Scholastiques    
 
(MEMOIRE 1)
Dans le cadre de l'héritage égyptien du dieu Knum.
Paul se réfère au récit de Gn 2, lui-même inspiré d'une cosmogonie égyptienne où le dieu Knum insufflait un souffle donnant ainsi vie aux créatures. Ecrit vers 56.

L'Adam soufflé

(Gn 2,7) Dieu souffle sur l'homme une nephesh hayyah, une respiration ou souffle ou haleine de vie. Comme le pharaon, l'homme devint un être animé par le souffle de Dieu comme Nepher-ka-Ré : = souffle de Ré (soleil). C'est un être vivant comme les animaux qui ont le même souffle de vie. (Gn 2)
(MEMOIRE 1) et (MEMOIRE 2)
(Gn 2,7) et sa relecture en (Gn 1,27).
Après la découverte du monothéisme d'Alliance vers -540 av JC, - à la différence du monothéisme perse de la lumière - Gn 2 est relu.
A l'époque de Jésus, Philon d'Alexandrie interprète (Gn 1) et (Gn 2-3) en les alliant.
Paul explique la résurrection des morts à la lumière de cette interprétation. Ecrit vers 56.

Psychique/pneumatique

(Gn 2,7) est relu après la découverte du monothéisme d'Alliance et le récit originel (Gn 2-3) est encadré par le credo sacerdotal (Gn 1).
L'homme "souffle de vie" est alors appelé l'homme "psychique" chez Philon d'Alexandrie (de opificio mundi) et l'homme de (Gn 1,27), "image de Dieu", est alors appelé l'homme spirituel ou "pneumatique". Il n'est pas divisé tout en étant homme et femme à la fois (comme le Dieu d'Isaïe est à la fois Père et Mère). C'est seulement en (Gn 2,22) qu'Ève est tirée de la côte de l'Adam psychique. Si en (Gn 1,28) l'Adam pneumatique se reproduit, c'est dans l'unité originelle à l'image de Dieu, unité issue de la bénédiction qu'il reçoit. Il reçoit l'ordre de se reproduire dans cette communion à Dieu pour conquérir la terre.
En (Gn 3,16), après le péché, la reproduction ne se fera plus dans la communion divine mais dans la soumission envers le mari qui domine et dans la douleur de l'enfantement. De fait, le "psychique" (pécheur et divisé de (Gn 2-3) suit le "pneumatique" (en communion identique à celle de Dieu comme en (Gn 1)). 
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Philon d'Alexandrie (de opificio mundi)
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(MEMOIRE 3)
Dans le Royaume annoncé par Jésus, le couple "psychique" rejoint le "pneumatique". Il n'y a plus incompatibilité entre les deux, mais réconciliation.
Paul a aussi cela en lui, lorsqu'il écrit son épître aux Corinthiens vers 56.

Psychiques et pneumatiques dans le Royaume

Dans le Royaume l'unité originelle de l'Adam pneumatique est rendue à l'Adam psychique, comme "au commencement" (Mt 19,1-9). Pour Jésus ce "au commencement" renvoie à la création originelle "à l'image de Dieu". Telle est la transfiguration qu'incarne Jésus par sa venue et qu'il apporte à l'homme, lui proposant, dans le pardon de Dieu, le rétablissement de la communion qui originellement le transfigurait (Sg 2,23s) et le dotait d'incorruptibilité (1 Co 15,21).
Telle est la vie du couple dans le Royaume (Mt 19,4) où Jésus réunit (Gn 1) et (Gn 2-3). 
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Dans une herméneutique existentiale, cet "au commencement"  n'est que le fond an-historique de tout homme, "être pour la mort" (Heidegger) qui va trouver dans une herméneutique existentiale de l'Ecriture son "être pour la vie" ou sa "pâque" (Bultmann et, avec nuances, K. Rahner). Pour d'autres, ce fond est plus éthique qu'existential : il se joue par rapport au "visage" d'autrui qui, marqué du commandement "tu ne tueras pas" rend le partenaire responsable de lui. Le partenaire se trouve ainsi fondé en dignité dans la dignité qu'il reconnaît au visage qui vient à lui. Tel serait le "commencement" pour tout homme dans la découverte de l'altérité qui peut mener vers le Tout Autre (Levinas, cf. JM Beaurent "Ressources théologiques et philosophiques, Paroles et Silence, 2013).
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(ECRITURE 1) Ecrit par Paul aux Corinthiens vers 56.
La communauté chrétienne de Corinthe est agitée par des questions autour de la résurrection des morts.
Paul en référence au Christ, renverse l'ordre des textes bibliques à la suite de (1 Co 15,21): Consulter Le Corps du Christ A.

Le renversement chez Paul

En (1 Co 15,21-22) Paul disait : "Car la mort étant venue par un homme, c'est pas un homme aussi que vient la résurrection des morts. De même en effet que tous meurent en Adam, tous aussi revivront dans le Christ. Mais chacun à son rang : en tête le Christ, comme prémices, ensuite ceux qui seront au Christ, lors de son avènement."

Sur cette base Paul va développer à partir d'images empruntées à la création végétale :
(15,42) Ainsi en va-t-il de la résurrection des morts: on est semé dans la corruption, on ressuscite dans l'incorruptibilité (aphtharsia); on est semé dans l'ignominie, on ressuscite dans la Gloire ; on est semé dans la faiblesse, on ressuscite dans la force ; on est semé corps "psychique/vivant" (et non pas physique comme dans la nouvelle traduction liturgique), on ressuscite corps "pneumatique". Dans la Bible, l'Adam de Gn 2.3 est une "âme vivante/un vivant". L'ordre de la Bible, le "psychique/vivant" a fait perdre à l'homme "l'aphtharsia originelle/incorruptibilité" (Sg 2,23s). Il suivait le "pneumatique" (Gn 1). Chez Paul, l'ordre est inversé par Paul en référence au Christ lui-même venu rendre à l'homme psychique et pécheur son statut pneumatique originel. 
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Paul appuie son argument sur Gn : (cf. Le Corps du Christ A)
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Ecrit par Paul aux Corinthiens vers 56.

Paul peut avoir en mémoire les relectures de Philon et leur ouverture à l'apocalyptique que Jésus reprend à son compte (Mt 19).
Consulter Le Corps du Christ A.
(15,43) On est semé dans l’ignominie, on ressuscite dans la Gloire ; on est semé dans la faiblesse, on ressuscite dans la force. La croix du Christ est ignominie, faiblesse mais elle peut ressusciter en Gloire et en force (Vision de Damas). Cette capacité de l’amour de Dieu à transfigurer la mort est envisagée depuis (2 M 7,28) où elle est mise en lien avec l’amour créateur de Dieu; Si Dieu peut créer l’homme "de rien", il peut aussi faire d’un martyr un vivant. Paul médite ainsi sur le statut de l’homme quand il fut créé.

En (Gn 2,7) « Dieu modela l’homme avec la glaise du sol » et « insuffla dans ses narines une "âme vivante/psychè vivante" et l’homme devint un être vivant ». L’homme modelé du sol est l’homme « psukikos/psychique/vivant » de notre texte. Il ne sera séparé en homme et femme qu’en (Gn 2,21) et il ne sera pécheur qu’en (Gn 3,6). Avant le péché, l'homme est encore dans le statut d’image de Dieu tel qu’il a été créé en (Gn 1,27), dans un état que l’on disait incorruptible (ep'aphtarsia/doté d'immortalité) (Sg 2,23s).
Dans l’annonce de l’Evangile et par la Croix, l’homme, pardonné de son péché, retrouve dans la vie du Christ, l’état d'immortalité qu’il avait avant le péché. Cependant, il reste  séparé homme et femme, bien qu'il lui soit donné par l'Évangile de pouvoir vivre ce statut de séparé dans l'unité originelle (Mt 19). Cette guérison va-t-elle lui rendre l'immortalité perdue, comme l'espéraient les tenants de l'apocalyptique ou encore l'épître aux Thessaloniciens (1 Th 4,15-17), ou la mère des fils de Zébédée (Mt 20,20s)? 

(15,44) On sème un corps psukikos/vivant (On évitera la traduction liturgique par corps "physique" qui doit être une faute de frappe à moins que ce soit une option regrettable contre la résurrection de la chair dans le credo. C'est en tout cas un contre-sens), il ressuscite un corps pneumatikos/spirituel. S’il y a un corps psukikos/vivant(celui de l'Adam en Gn 2.3), il y a aussi un corps pneumatikos/spituel (ressuscité dans le Christ). Si l’homme reste un homme modelé psukikos/vivant, séparé homme et femme, il retrouve, par la venue de Jésus qui apporte la pardon du Père et ensuite le sien sur la Croix, le statut d'"image de Dieu" le statut qui était le sien en (Gn 1,27) ; il redevient pneumatikos/spirituel (participant de la résurrection apportée par la vie et la mort de Jésus). Qu’est-ce à dire ? 

(15,45) C'est ainsi qu'il est écrit : le premier homme Adam (Gn 2.3) a été fait "âme vivante/psukikos" . L'Adam "pneumatique/image de Dieu et tout un avec Lui" (Gn 1,28) est devenu par le péché l'Adam psychique et pécheur (Gn 2-3) ; La foi de Paul en la résurrection du Christ Jésus lui fait inverser le couple "psychique" / "pneumatique", de sorte que le "pneumatique" vient en rédemption du "psychique", avec la naissance et la mort du Christ, le double pardon de Dieu. Le dernier Adam (Jésus par sa naissance et sa mort) est un esprit qui donne la vie. Par Lui, l'homme peut retrouver l'immortalité, s'il accueille le don de Dieu.  

(15,46) Mais ce n’est pas le pneumatikos qui paraît d’abord comme dans la Bible où "l'Adam pneumatique/image (Gn 1) précède l'Adam psychique/vivant (Gn2.3) c’est le psukikos, puis le pneumatikos. Le vrai Adam "image de Dieu" est Jésus qui vient rendre à l’Adam psukikos le statut d’Adam pneumatikos qui était le sien avant la chute. cf. 15,21s : « Car la mort étant venue par un homme, c’est par un homme aussi que vient la résurrection des morts. De même en effet que tous meurent en Adam, tous aussi revivront dans le Christ. »  

(15,47) Le premier homme issu du sol est terrestre ; le second, lui, vient du ciel. A la différence du premier Adam modelé du sol, Jésus, lui, vient du ciel. S’il vient rendre à l’homme son statut d’image de Dieu, c’est en le recréant  être spirituel, comme il est lui-même spirituel, c'est-à-dire du ciel. Le Christ est le « pneuma qui donne la vie » et fait de l'Adam "psukikos" un Adam "pneumatikos"  (cf. v. 45). Ressuscités, nous revêtons l’image de l’Adam céleste, pneumatique. 

(15,48) Tel a été le terrestre, tels seront aussi les terrestres ; tel le céleste, tels seront aussi les célestes.
(15,49) Et de même que nous avons revêtu l'image du terrestre, il nous faut revêtir aussi l'image du céleste. La venue de Jésus renverse l'ordre de la création (le "pneumatique" qui précédait le "psychique" devient celui qui redonne sa beauté à l'humanité qui l'avait perdue par le péché des origines. L'immortalité est à nouveau offerte à l'homme s'il accueille Jésus dans sa vie et dans sa mort.
De quelle immortalité s'agit-il ? (+1) Par le pardon de Dieu manifesté en Jésus Christ jusque sur la Croix où il implore le pardon de ceux qui le refusent, les fidèles du Christ peuvent le rejoindre auprès du Père. Jésus, dans sa mort, descend aux enfers rechercher Adam, lui offrir le pardon qui ouvre le ciel et met en communion avec le Père. Adam et les fidèles de Jésus rejoignent avec le Christ ceux que le martyre avait déjà destinés à être réunis à Dieu au temps de la miséricorde (2 M 7,29).
Telle est l'immortalité au-delà de la mort qui est rendue à l'homme. Il s'agit bien d'un processus historique qu'incarne Jésus dans sa vie, sa mort, son retrait au ciel et sa présence parmi les siens jusqu'à la fin des temps (Mt 28,18s).
(+2)

Pour Paul, le Christ offre à l'homme et à la femme séparés en tant que créatures psychiques (séparées et pécheresses) de retrouver leur statut originel. Comme "au commencement", ils sont recréés "pneumatiques" dans une telle communion à Dieu qu'il n'y a plus "ni homme, ni femme",  comme il n'y a plus "ni juif, ni grec", "ni maître ni esclave"
(Ga 3,28). Ils ne sont " plus qu'un dans le Christ Jésus". Ce n'est que dans cette transfiguration opérée par l'Amour de Dieu que l'on peut parler d'un monde sans maître ni esclave. Impossible de s'appuyer sur Paul pour le revendiquer ou le rêver en dehors de cette transfiguration d'Amour apportée par le Christ.  (cf. Le Corps du Christ A)
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(+1)
L'homme, pour le Judaïsme officiel, est maintenu au shéol après sa mort. Pour les fidèles de l'apocalyptique, ce statut de l'homme après la mort est dû à un divorce originel par lequel l'homme a été coupé de la transfiguration d'Amour qui le rendait incorruptible. En (Dn 12,2s) et (2 M 7) l'espérance du ciel est rendue aux martyrs.

(+2)
Que ce renversement offert en Jésus concerne "l'homme pour la mort" en lui permettant un choix existentiel en faveur de la Vie est une chose (Bultmann); mais faire du péché d'origine et de la venue de Jésus pour le guérir jusqu'à le prendre sur lui dans la mort un simple appel à décision existentielle sans consistance historique est une lecture erronée de ce texte. 
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Didyme l'Aveugle IV° siècle, (+ en 398), école d'Alexandrie.

Elève d'Origène à Alexandrie, où il devient à son tour, professeur. Jusqu'à récemment, on ne connaissait de lui qu'un traité sur le Saint Esprit, traduit par saint Jérome, un traité contre  les manichéens. En 1941, une découverte importante de papyrus faite à Toura, près du Caire, a fourni d'autres commentaires de Didyme. 

in L.J. p. 460 : L'auteur reprend le même retournement que Paul et il est clair, pour lui, que la vie nouvelle, la résurrection est donnée aux baptisés, dès ici, sur terre .


Dydime l'Aveugle : d'un état de laideur à la beauté primitive

Le Saint Esprit étant Dieu nous renouvelle dans le baptême, en union avec le Père et le Fils. Il nous ramène, d'un état de laideur à notre beauté primitive. il nous comble tellement de sa grâce que nous n'avons plus de place pour accueillir tout ce qui serait indique de notre désir. Il nous libère du péché et de la mort et, à partir de l'existence terrestre, c'est à dire de la poussière et de la cendre, il faut de nous des hommes spirituels, participants de la gloire divine, fils et héritiers de Dieu le Père. Il nous rend conforme à l'image de son Fils, dont il  nous a faits cohéritiers et frères, destinés à être glorifiés et à régner avec lui. En échange de la terre, il nous donne le ciel et nous gratifie libéralement du paradis. Il nous rend plus honorables que les anges et, par les eaux divines de la piscine baptismale, il éteint les flammes inextinguibles de la géhenne. 
Il y a pour l'homme, une double conception : l'une de la chair, l'autre de l'Esprit. 

Paul s'adresse aux chrétiens de Corinthe qui se posent des questions sur la résurrection des morts. Le Christ est ressuscité des morts et ceux qui lui appartiennent, les baptisés, sont eux aussi appelés à la résurrection.

Mais quelle résurrection ?
Quel type de vie après la vie ? 

Autrement dit, que deviennent les baptisés quand ils meurent ?
Où vont-ils ?
Comment un corps voué à la décomposition peut-il ressusciter ? (+1)

Voir aussi (Ep 5) où le mariage est alors vu comme l'union du Christ et de l'Eglise (Ep 5) dans leur mutuelle transfiguration.

En bref, semés corruptibles, ressuscités incorruptibles

La réponse de Paul est imprégnée de la foi juive, et nourrie de la culture grecque. Mais l'événement Jésus, sa vie, sa mort, sa résurrection est devenu le point de référence de l'ordre du monde. Cet événement a changé l'ordre du monde et c'est à cette lumière que Paul relit l'AT, notamment les textes (Gn 1), (Gn 2-3).

Jésus est le nouvel Adam et le dernier Adam. Par sa mort/pardon et sa vie/résurrection, tout ce qui précède peut être recréé dans l'Esprit Saint. Ainsi, l'Adam pécheur que nous sommes tous peut accéder en accueillant le Christ à une vie nouvelle... qui est La Vie éternelle. Cette communion dans laquelle Dieu l'a créé et qu'il n'a jamais cessé de vouloir pour lui.

Dans une telle communion, ce qui sépare et souvent divise n'est plus obstacle et n'est plus occasion de péché. Ainsi, l'homme et la femme ne s'opposent plus, de même, le maître et l'esclave, ou le Juif et le Grec. La différence est plutôt occasion d'une plus grande communion. 
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(+1) 
Dans le judaïsme de l'époque, il y avait de multiples manières d'envisager la vie après la vie. C'est également le cas dans la culture greco-romaine de l'époque. Une résurrection des morts qui serait résurrection de la chair est difficilement acceptable pour une mentalité marquée par le dualisme chair/esprit, par une dépréciation de tout ce qui est terrestre. 
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Les publications de référence :

Les Seuils de la Foi

Editions Parole et Silence et Université Catholique de Lille

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Le blasphème de JésusLe blasphème de Jésus
Les fondements bibliquesLes fondements bibliques
Entrer dans la foi avec la BibleEntrer dans la foi avec la Bible
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